Accueillir ou résister ?

Pour moi, le confinement avait bien commencé… le jardin, le soleil, avec tous les travaux de printemps : nettoyage, désherbage…. et puis, une méga-crise inflammatoire m’a clouée sur place. En effet, je ne pouvais plus faire que quelques pas au prix d’un effort surhumain (douleur extrême). Ma jambe gauche était complètement bloquée (de la hanche au pied) ainsi que ma hanche droite. Les nuits sont devenues longues (insomnie) et douloureuses. Découragement, colère, frustration… j’étais en pleine résistance ! Puis, j’ai réfléchis, et j’ai décidé d’accueillir la situation.

Je t’explique pourquoi, et comment je m’y suis prise.

Résister

Résister, c’est refuser ce qui est là parce que cela ne correspond pas à ton plan, à tes attentes. Je n’ai pas souhaité être confinée sur mon canapé, et encore moins avoir de terribles douleurs ! Qui aimerait cela ? En même temps, pourquoi, gaspiller le peu d’énergie que j’avais à me plaindre, et à crier à l’injustice. Alors, j’ai réfléchis.

Finalement je me suis rendue compte que toute la frustration et la colère que je ressentais venait juste du fait que la réalité ne collait pas avec ma volonté. La réalité ne me satisfaisait pas ! Et ben oui !… je ne vis pas dans un rêve et nan…. je n’ai pas la toute-puissance de faire aller les choses selon ma volonté !

Résister, c’est s’épuiser et limiter tes possibilités. En effet, lorsque tu résistes, tu n’es pas dans le moment présent. Et, le moment présent est le seul espace de créativité où l’on trouve le bonheur !

Ainsi, puisque résister mène à une impasse, peut-être qu’il faut simplement accueillir ce que la Vie nous donne.

Accueillir

Accueillir, c’est économiser son énergie pour s’adapter à la situation. C’est se laisser surprendre par des perles de sagesse et de bonheur subtilement cachées. C’est suivre le courant de la vie.

Accueillir c’est choisir ta réaction à défaut de choisir les évènements.

Plus il y a de contraintes et de limites, plus tu deviens créatif. Hors, tu es co-créateur de ta vie, et c’est dans le présent que tu crées ton futur. Cependant, pour cela, il faut de l’énergie, alors ne la perds pas en résistant.

C’est donc ce que j’ai fait. Ainsi, je me suis accordée le droit de regarder des séries, j’ai passé plus de temps à méditer, je me suis renseignée sur la permaculture (pour optimiser mon potager), j’ai apprécié ce temps de repos, j’ai apprécié les efforts de Chéri pour gérer ce que je ne pouvais plus gérer (le linge, le ménage…). J’ai renforcé ma patience et ma force mentale et je me suis cultivée.

D’autre part, je me suis demandée ce que la Vie (Dieu pour moi) veut m’apprendre. Comment je peux rendre cette expérience utile aux autres ? Et enfin, comment rendre cette situation positive ?

Le plus important c’est de se raccrocher au moment présent, de vivre juste un moment après l’autre. En effet, il est rassurant de penser que tout finit par passer. J’ai laissé le temps au temps.

Pour autant, cela n’a pas été facile, je vais pas te mentir ! J’ai aussi pleuré, souvent… sans amertume, simplement en acceptant aussi ces crises de larmes irrépressibles. Ces larmes ont permis aux tensions dans mon corps de se relâcher, à mes pensées automatiques et dramatisantes d’avoir une porte de sortie. De plus, les larmes sont le diluant des émotions, et du stress. Alors, je n’ai pas cherché à les refouler, je les ai accueillies.

Au final, je pense que la Vie est tellement plus belle quand on l’accueille à cœur ouvert. De plus, ce que nous voulons est bien en deçà de ce que la Vie nous réserve. Pour conclure je te laisse avec cette phrase : tout problème est une opportunité déguisée.

Vivre avec la douleur

Quand les médecins m’ont dit que j’avais une RCH puis une spondylarthrite ankylosante, il m’ont aussi dit : « ne vous inquiétez pas, ce n’est pas une maladie mortelle ». Cependant aucun d’entre eux ne m’a dit comment on fait pour vivre avec… avec la maladie mais surtout avec la douleur !

Ne pouvant pas prendre d’anti-inflammatoires, il a bien fallu que j’apprenne. Je te propose de t’expliquer ma façon de gérer les fortes douleurs mais aussi les moins fortes. Je me sers d’un mélange de méditation, de pensée positive et d’auto-hypnose.
Cela m’a demandé, du temps, et surtout de l’entraînement ! En effet, c’est comme un muscle, il faut l’entraîner pour plus d’efficacité. Mes premières tentatives n’étaient vraiment pas efficaces, il m’a fallu beaucoup de persévérance.

Ceci est un témoignage pas une recette. Si tu veux t’y essayer, je t’encourage à adapter ma « méthode » et surtout à ne pas te décourager si ça ne « marche pas » du premier coup. Rappelle toi, tant que tu continues d’essayer, tu n’as pas échoué ! Il te faudra de la patience et de la persévérance.

Accepter la douleur

Tout d’abord, il faut l’accepter. En effet, la douleur n’est pas ton ennemie. Elle est un symptôme, un indicateur de ta santé. Apprécie les jours où elle est moins forte, voire absente.

Commence par ne pas la juger. Ramène la douleur à une sensation comme une autre. Une démangeaison par exemple, ou à la chaleur du soleil sur ta peau… ce n’est ni bon, ni mauvais, c’est juste une indication, une sensation.
Cet état d’esprit est très important, car il permet de prendre du recul. C’est ma première technique.

Je commence par analyser la douleur sans la juger. Je me demande par exemple : quelle est son intensité ? Est-elle sourde, vive, pulsative, irradiante ? Oû prend-elle sa source ?jusqu’où s’étend-elle ? Tout en faisant ce travail, j’essaie de ralentir au maximum, le rythme de ma respiration. Si la douleur est pulsative, je règle ma respiration sur les pulsations de la douleur, puis lentement je ralentis ma respiration… tu verras les pulsations de la douleur ralentissent et parfois son intensité aussi !

Ne pas lui laisser toute la place

Pour cela, je porte mon attention sur les autres sensations de mon corps. Une petite démangeaison (je ne me gratte pas, je fais comme pour la douleur, je l’analyse), la caresse du drap ou d’un vêtement sur ma peau, ou encore une autre douleur tellement moins forte que je l’avais occultée… puis, je fais le même travail avec les sons que j’entends, les odeurs… plus j’ouvre mon esprit plus la douleur passe en arrière-plan. Elle est là, bien sûr, mais elle ne prend pas toute la place, et elle devient supportable. Elle fait partie d’un ensemble de sensations ni plus ni moins.

L’imaginaire

Je m’invente un lieu de soin et de douceur.
Je choisis une couleur, par exemple qui va remplir mon corps et diluer les sensations avant de les dissoudre.
Etre en apesanteur dans un nuage…
Je vais imaginer une armée de petites créatures qui vont venir « réparer » la zone douloureuse.
Ou encore, je vais devenir un arbre qui puise sa force dans le sol, sentir la vie (sous forme de sève) inonder chaque partie de mon corps.

A toi de trouver les images et les lieux qui te parlent. Tu verras le pouvoir incroyable de l’imaginaire !

Ici et maintenant

Je m’ancre dans le moment présent. Ici et maintenant.
C’est à dire que je vais être très attentive à ce que je fais, ou à ce qui m’entoure si je ne fais rien.

Par exemple, si je fais la vaisselle, je vais être attentive à la sensation de l’eau sur mes mains, à l’odeur du produit, aux différents sons des chocs de la vaisselle, etc…
Si je suis avec d’autres personnes, je vais être attentive de la même manière. C’est à dire que je vais porter mon attention sur les détails qui habituellement passent inaperçus. Plus particulièrement sur les détails plaisants : un sourire, la beauté de la couleur des yeux, l’harmonie des formes d’un objet…

Je ne cherche pas à faire taire la douleur, ou à l’oublier. Je fais en sorte qu’elle soit une compagne, parmi d’autres en lui laissant le moins de place possible.

Je pense que tu as compris l’idée générale. Si ce n’est pas le cas, j’attends tes commentaires ! Tu peux aussi compléter cette « méthode » par ta propre façon de gérer les douleurs. La zone des commentaires est faite pour cela.